Le Peuple des berges

Redécouvertes

ISBN: 9782842637507

Genre: Récit(s)

Date de parution: 10/04/2013

Nombre de pages: 128

Couverture : Photo © Georges Dudognon

Prix: 12€

Préface de: Olivier Bailly

Le Peuple des berges

Redécouvertes

Du 8 octobre au 3 décembre 1956, semaine après semaine, l’hebdomadaire Qui ? Détective publie « La vie secrète des clochards de Paris », neuf articles signés Robert Giraud, envoyé spécial au royaume de la nuit. Cette exploration de la Ville lumière côté ombre est aussi une chronique du petit peuple des rues.

Résumé :

Le Peuple des berges : c’est en effet un monde d’hébergés passagers, de moutons noirs sans berger ni pasteur, de mouflons à cinq pattes abonnés aux bas-côtés de la vie, à brouter l’herbe rare des talus, que nous invite à découvrir Robert Giraud. Parue en octobre 1956 dans Qui ? Détective, cette incursion dans l’inframonde des clochards parisiens, cette étrange parade de binettes hors norme et de destins brisés témoigne d’une période singulière de la vie de l’auteur, de 47 à 50, celle où, chômeur en rupture de province, gîtant dans la rue, il y fit provision d’amitiés singulières et d’expériences nocturnes. En sortirent le mythique Vin des rues (Denoël, 1955) et les textes qui composent Le Peuple des berges. Un peuple souterrain, anonyme, nocturne, qui fermente et scintille en familier dans les zones d’ombre de Paris, sur les quais ou sous l’arche des ponts, s’emploie à l’heure dans le brouhaha des Halles, s’ameute autour d’un chaudron de soupe offerte, prend la queue pour un quignon, se bat pour une bouche de chaleur, marche sans trêve. Bienvenue, donc, pour un petit viron avec l’Amiral, roi des clochards, Ralph, le pêcheur à la sauvette, le Chat, borgne haineux, virtuose dans le détroussage d’amoureux, Olga et Titine," fleurs de Seine ", Riton, expert en herbes et branchages, d’autres encore. La cloche, en argot, c’est le ciel : alors en route pour le pays des clochards célestes ! Le tout présenté par Olivier Bailly, notre giraudlâtre.

On en parle :

LA CLOCHE
Ces clochards parisiens des années 1950, Robert Giraud (1921-1997) les appelait"Le Peuple des berges","le monde guenilleux"ou"l’armée des couche-dehors". L’auteur du"Vin des rues"et de"L’Argot du bistrot", qui était un peu le Henri Calet des bougnats, les connaissait bien. Pour avoir un temps partagé leur sort, il parlait leur langue, savait tout de leur organisation, leurs caches et leurs combines. Au journal"Qui? Détective", il avait donné, en 1956 et en neuf épisodes, une enquête étonnante sur les"manchards"(ceux qui font la manche) et autres"haillonneux"– la capitale en comptait alors 25 000. Entre la Maub’, la Mouff ‘, les quais de Seine et les Halles, il était parti à la rencontre des ramasseurs de mégots, des kidnappeurs de chiens, des ramasseurs de truffes, des fouilleurs de poubelles, des voleurs de choux-fleurs, des pêcheurs braconniers, des prostituées du Pont-Neuf, des chasseurs de chevreaux ou de hérissons (on apprend ici a les cuisiner au vin blanc). Les personnages de cet opéra de quat’sous s’appelaient Leon la Lune, Robespierre, le Chat, Moustache ou Riton et ils avaient un roi, alias l’Amiral, qui était polyglotte et ressemblait à Victor Hugo. Giraud les portraiture sans les idéaliser; il n’a pas son pareil pour attendrir la misère et rendre leur dignité aux humiliés. Son livre d’un autre temps, celui du noir et blanc de Doisneau, est terriblement actuel. C’est beau, c’est triste.

Jérôme Garcin, Le Nouvel Observateur, 4/10 avril 2013

 

Sous le ciel, l’enfer

Thomas Morales, Causeur, 22 décembre 2013

 

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