Résumé :

L’Attachée de presse ! Pour son cinquième roman au Dilettante depuis Panne de secteur (2020), Philippe Grimbert dégaine à nouveau un de ces titres à double détente dont il a l’art et la manière. D’attachement, il sera bien question, mais si l’héroïne est attachée à la promotion de ses auteurs, le héros l’est à l’attachée elle-même, ardemment, furieusement et jusqu’au délire. Quant à la presse, certes le protagoniste est journaliste mais entendez surtout qu’il sera question de pression sentimentale et de compression amoureuse, car l’affaire va tourner saumâtre. Notre narrateur-chroniqueur rencontre Charlène Weber au vif d’un entretien d’auteur. Coup de foudre ! Mais coup de foudre sourd, taupe, en profondeur. L’idylle se noue qui amène l’attachée et son empressé à fréquenter chambres louées à l’heure, appartement intime ou villégiature de province. Corps en liesse et anatomies dégustées par le menu. Mais quand, après un an et demi de cet amour en surtension, Charlène décide de disparaître, nous découvrons un homme au bord du gouffre, en proie à ses propres contradictions.
Dépressif, l’empressé se fait alors chasseur-mateur, harceleur-filateur, ce qui le conduira à la réclusion et, qui sait, à de nouvelles aventures. Boy meets girl, rien de nouveau sous le soleil, mais, une fois de plus, Grimbert s’empare des figures, capte les situations et magnifie le propos avec un style qui fait de ces brindilles existentielles des branches de corail, enlumine cette tocade soudaine avec l’application d’un orfèvre des intempérances du cœur. Satire de l’inconséquence masculine, L’Attachée de presse n’en demeure pas moins un brillant hommage à la cristallisation stendhalienne et au sentiment amoureux.