Les Épis mûrs

Redécouvertes

ISBN: 978-2-84263-645-6

Genre: Roman

Date de parution: 06/04/2011

Nombre de pages: 384

Couverture : Lucia Di Bisceglie

Prix: 25€

Préface de: Nicolas d'Estienne d'Orves

Les Épis mûrs

Redécouvertes

Biographie imaginaire d'un musicien de génie en herbe par un romancier critique musical d'avant-garde.

Catégorie :

Résumé :

Rebatet ! Lucien Rebatet ! On entend déjà les commentaires. À quoi bon exhumer, rendre à la lumière, rehausser sur le pavois éditorial, photo d’époque, préface émue et dossier critique, les œuvres de celui qui fut, après avoir bataillé à l’Action française, le porte-plume le plus incisif et vitriolant de la Collaboration intellectuelle. Celui qui, à côté de la grande et déferlante célinienne, sanieuse, somptueuse, offrit, avec Les Décombres un scanner amer de l’avant-guerre et de la défaite de 40, pointant là ce qui, pour lui, était les signes sombres de la décadence française : les politiciens, la démocratie, les juifs. En effet, pourquoi. Parce qu’il y a, à Rebatet, un autre Rebatet. Au publiciste pronazi répond en effet, dès les années trente, un esthète, un amateur encyclopédique de littérature, peinture, cinéma et, avant tout, un musicologue éclairé, ardemment moderniste. Ce dernier, on le trouvera s’exprimant dans l’opulente Une histoire de la musique, mais également dans ces Épis mûrs que Gallimard publia en 1954 et que réédite aujourd’hui Le Dilettante avec une étude du critique musical Nicolas d’Estienne d’Orves. Ce Doktor Faustus (Thomas Mann) à la française déploie pour nous le destin fracassé de Pierre Tarare, rejeton frondeur d’un chapelier et d’une mère anxieuse et surtout, avant tout, génie musical en herbe. Depuis les premiers tapotis prometteurs sur le piano familial jusqu’à l’adoubement solennel de Fauré et d’Enesco, ce roman nous expose la croissance contrariée, l’expansion douloureuse d’un autre Berlioz ou Wagner, infatigable et conscient de son avant-gardisme génial. Une "courbe de vie" endiguée par la férule imbécile du père, troublée par les soubresauts de la sexualité et le traditionalisme, finalement bienveillant, des professeurs. À l’heure de la reconnaissance et de la célébrité internationale, c’est un autre tonnerre qui attend Pierre Tarare : celui de la Première Guerre mondiale. Chronique d’un gâchis dénoncé, ce roman est également une peinture passionnée, et cocasse, des combats houleux de la modernité musicale des années trente. Comment a-t-il pu y avoir des "maîtres chanteurs" à "Nuremberg" ? Telle est toujours la question.

On en parle :

Livre passionnant et tentative magistrale pour construire une intrigue autour de données purement musicales.
Yves Reboul, La République des Lettres, 24 juin 2011

Splendide tableau des milieux artistiques de 1910, profusion et vivacité de ce roman colore qui s’acheve sinistrement dans les tranchées, et qu’aide a apprécier pleinement le cahier documentaire proposé par l’éditeur.
Bernard Quiriny,Chronic’art, été 2011

Une jeunesse musicale contrariée
On lira donc
Les Épis mûrs avec la plus grande attention. Non seulement c’est un grand roman, mais ses notes de bas de pages combleront finalement quelque peu les béances culturelles entretenues par le collège, le lycée, l’université et les grandes écoles. Les plus curieux iront même jusqu’à risquer écouter quelques pages de Fauré, Debussy, Massenet, Pierné… ou Poulenc ! Mais l’essentiel reste littéraire.
Benoît Gousseau, Politique Magazine, juin 2011

Roman métaphorique de la propre destinée de l’auteur, Les Epis mûrs est superbement écrit, dans un style vachard qui accroche le lecteur Qui peut, comme Rebatet, faire comprendre la musique "de l’intérieur" ? Une œuvre forte.
DRS, La Voix du Nord,
2 juin 2011

C’est Tarare qu’on assassine

(…) roman de formation, débordant de l’amour ardent, viril et juvénile de son auteur pour la musique, vraie grande affaire de sa vie.
Olivier Philipponnat, La Presse Littéraire, juin 2011

La puissance d’évocation de Rebatet donne ici au domaine littéraire français un équivalent du Docteur Faustus de Thomas Mann. Le savoir encyclopédique qui se déploie à propos de tout ce qui concerne Euterpe et ses adorateurs – et ce aussi bien sur le plan technique qu’esthétique – se mêle à une profonde réflexion sur l’idée de génie individuel broyé par l’Histoire collective.
Frédéric Saenen, mis en ligne sur Parutions.com le 15/06/2011

Le bal des maudits
Les Épis mûrs, joli roman mettant en scène un compositeur surdoué fauché par la guerre de 14, est l’œuvre, comme Les Deux étendards, d’un grand écrivain au style exceptionnel.
Nicolas Ungemuth, Le Figaro Magazine, 14/06/2011

L’auteur a le mérite de s’essayer à un registre plus léger, souvent plein d’humour, avec un rythme entraînant quoique parfois trop rapide. Sans même être amateur de musique classique, on y trouve bien des réflexions intéressantes sur cet univers, notamment à propos des œuvres de Schoenberg et Stravinsky.
Lucien JudeLes Septembriseurs, 24 mai 2011

Olivier Bailly, Evene.fr, 18 mai 2011

Ce beau roman, dont les dernières pages sont un magnifique crève-cœur de mélancolie navrée, est donc à redécouvrir, jusque dans sa dimension d’autojustification métaphorique : portrait d’un enfant du siècle en artiste égaré. 
Jérôme Mallien, DNA, 14/20 mai 2011

Pascal Ory à propos des Epis Mûrs
"Un roman d’une grande tenue, d’une grande acidité "
France Culture, La Fabrique de l’Histoire, 6 mai 2011

Ce roman, Les Épis mûrs, décrit donc la trajectoire, brisée par la Grande Guerre, de ce génie musical en herbe, qu’on peut lire un peu comme une métaphore du propre destin de l’auteur.
Philippe Tanh, La Lettre du Musicien, mai 2011

Lucien Rebatet, c’est l’esthète ultime, le critique éclectique. Ainsi ses romans peuvent être lus comme des "traités esthétiques" et ses critiques comme des exercices littéraires. (…) L’auteur nous embarque dans une promenade ébouriffante à travers le monde musical de l’époque. Les rivalités, les querelles entre anciens et modernes, les affres de la création musicale, la jubilation ressentie à l’écoute d’une mélodie, Rebatet retranscrit tout ça admirablement.
1er mai 2011 par Alexandre, De Nécessité vertu

Philippe Vallet a reçu Nicolas d’Estienne d’Orves, critique musical et préfacier des Epis Mûrs de Lucien Rebatet dans son émission "Le Livre du jour" sur France Info. Diffusion le samedi 30 avril à 6h19, 11h50, 13h42, 16h12, 22h20 et 00h27. Pour écouter l’émission, cliquez ICI

La plume de Lucien Rebatet claque au vent. En terme de vertiges et de variations autour d’un même
d’un simple thème, le lecteur en ressort à la fois rassasié et perplexe quant au lien qu’il convient d’établir entre la finesse du portraitiste et les délires du pamphlétaire. 
Laurent Sapir, TSF Jazz, 22 avril 2010

Rebatet, l’art et les décombres
Le destin de Pierre Tarare, ce génie dont le XXe siècle avait besoin, mais dont l’a privé l’imbécile guerre civile européenne, a de toute évidence une forte teneur symbolique, et Nicolas d’Estienne d’Orves, lui-même belle plume et musicologue averti, dans une pertinente étude, fait un très intéressant parallèle entre Rebatet et son héros, qui apparaît comme son double métaphorique (…) Cet ouvrage sombre et grinçant, stylé, maîtrisé, érudit et douloureux a souffert en son temps de la malédiction politique s’attachant à son auteur.
Laurent de Caunes, L’Opinion Indépendante du Sud Ouest, vendredi 8 avril 2011

Chronique d’un gâchis dénoncé, ce roman est une peinture passionnée et cocasse des combats houleux de la modernité musicale des années 1930. 
Jean-Yves Vis, Le Journal du Centre, 8 avril 2011

Une magistrale divagation dans le monde élitiste de la musique qu’on dit grande, faute de la comprendre ou de l’aimer (…) Le reste n’est que brillantissimes promenades démonstratives sur la musique. Sous sa plume, tout devient vie, et tout devient simplicté. 
Jean Chalvidant, Critica, 3 avril 2011

La musique adoucit les meurtres
Les Épis Mûrs est une œuvre magnifique: l’histoire d’un jeune homme destiné à révolutionner la musique mais qui durant l’offensive  d’Artois, tombe sous la mitraille…française. Un monumental gâchis. Comme la propre vie de Rebatet. 
François Julien, VSD, 24/30 mars 2011