Que pourrais-je vous donner de plus grand que mon gouffre ?

Redécouvertes

ISBN: 9791030800098

Genre: Poésie

Date de parution: 08/01/2020

Couverture : Paul Valet

Prix: 17€

Postface de: Guy Benoit

Que pourrais-je vous donner de plus grand que mon gouffre ?

Redécouvertes

Que pourrais-je vous donner de plus grand que mon gouffre ?Solstices terrassés et Mémoire seconde ont paru pour la première fois dans la revue et aux éditions Mai hors saison, en 1983 et 1984. Translucide est un texte inédit.

Résumé :

Valet n’écrit pas, il s’écrie ! fort d’une voix qui crisse sous les ruines, qui pousse des bris de cris arrachés au désastre par un corps sans visage, des appels spasmodiques montés de ce puits bouché, de ce néant à sec, qu’est l’histoire du xxe siècle. Paul Valet, profession : rescapé. Moins de la Russie bolchévique, qu’il fuit en wagon à bestiaux dans les années 20, de l’Occupation, qu’il vécut en résistant, les siens partant sans retour pour Auschwitz, que du désastre premier, de ce sinistre universel qui prive l’homme de tout pas, de toute parole, de tout possible. Après ses Paroxysmes (Le Dilettante, 1988), Paul Valet, ivre d’une angoisse à cru, hanté d’un désespoir sans sommation, nous invite, avec ce nouveau recueil (dont la quatrième partie est inédite), à boire à la coupe de l’abîme, à partager son gouffre comme on rompt le pain, en communion naufragée, tant le monde n’est qu’un radeau qui dérive sur du rien. Car la voix de Valet, tôt détectée par Michaux, a la vertu des messages de détresse, l’intensité paniquante d’une sirène d’alarme : ni pince-lyre, ni mégaphone, nul mot pesé, serti, mais une rafale d’échardes, des fragments éructés, des lamentations d’emmuré, une poésie tirée de la nuit comme une lettre du feu par un poète pour qui Au commencement n’était pas le Verbe, mais l’horreur du Verbe., pour qui le vertige est un point de repère. Pour celui que son ami Cioran nommait l’ermite de Vitry, il faut s’installer dans le malheur comme chez soi, mériter son naufrage. Paul Valet ou, comme le présente son ami Guy Benoit, l’Élu du chaos, un chaos qu’il nous tend comme une main, fraternellement.

à noter :
La parution en Poésie/Gallimard de La parole qui me porte et autres poèmes de Paul Valet, le 13 février 2020, préfacé par Sophie Nauleau.

Contact presse :
Frédérique Romain
01 49 54 43 88/ 15 66
frederique.romain@gallimard.fr

On en parle :

PRESSE

Les chaînes grinçantes de Paul Valet
Une œuvre sans concession aucune qui porte douloureusement, comme autant de plaies mal refermées, les bouleversements et les drames du XXsiècle. Et au-delà, en noire communion, la mémoire de toutes les souffrances.
Xavier Houssin, Le Monde des Livres, 3 juillet 2020

 

Un tragique
Le Printemps des poètes met à l’honneur le très méconnu Paul Valet, un rescapé.
Son œuvre porte la trace de tous les drames qu’il a vécus, les blessures de son siècle. Ma poésie riposte à l’existence, écrivait-il. Secret, discret, ermite, Paul Valet méritait d’être redécouvert, tâche à quoi s’est attelée Sophie Nauleau, à l’occasion du Printemps des poètes. Poésie/Gallimard rassemble en un volume quatre de ses recueils majeurs, suivis d’inédits. Et Le Dilettante, pour sa part, vient de publier Que pourrais-je vous donner de plus grand que mon gouffre, qui reprend des textes parus à la fin de sa vie et un magnifique poème inédit, Translucide. Il savait trop du futur/Pour en parler aux autres, y écrit Valet.
Jean-Claude Perrier, Livres Hebdo, 31 janvier 2020


Un pur poète, un « clou rouillé », Paul Valet, l’inaliénable

« Valet » comme serviteur de la parole, de la poésie, ou serviteur de Dieu. En dehors de toute église et tout dogme, il appelle, on dira qu’il crie. Il y a là le vécu et les profondeurs du risque, car on ne la lui fait pas. C’est une poésie franche, sans hésitations, sans apprêts, d’une écriture bouillante, qui se tient par sa brièveté, son flanc lapidaire, ses contradictions, ses blessures.
Jean-Claude Leroy, Mediapart, mars 2020


Résister en poésie

De cette plume à vif sont sortis nombre d’éclats et de fulgurances, parmi les quels : « Le vertige / Est mon point de repère », « Le risque abolit le hasard ». Valet privilégie la forme courte, le vers lapidaire, le mot foudroyant. Et qui frappe au plus juste. […]  Écoutons cette voix singulière, ce timbre terriblement humain ; lisons ses vers essentiels parce que simplement touchant au vif de nous.
Thierry Clermont, Le Figaro, 25 avril 2020

Voix à nulle autre superposable, la poésie de Paul Valet a le luxe barbare du sang qui s’épanche.
Poète singulier, sans parenté ni descendance, Paul Valet mérite d’être connu. La parution (…) de Que pourrais-je vous donner de plus grand que mon gouffre ?  en offre une excellente occasion. (…) Rejetant les facilités que la vie ménage à ceux qui acceptent de composer avec elle, il refuse les paradis promis comme les mots d’ordre. De la poésie, il exige qu’elle soit une parole vraie : pas de démonstration, pas d’explication, pas de séduction. (…) Une œuvre qui est un désastre en marche, le voyage au bout de la nuit d’un « gisant debout » qui pense contre la pensée, qui espère contre l’espoir, qui attend contre toute attente et qui avance avance « contre toute avance ».

Richard Blin, Le Matricule des Anges, Avril- Mai 2020

 

WEB

Présentation et lecture par François Bon :

Paul Valet, au service des mots
Ainsi, même si Paul Valet rejette la possibilité d’une parole véritablement prophétique, à un moment où les prophètes sont « en sable » et Dieu aussi caché que le noyau d’une « pierre d’aigle », cette « parole qui [le] porte » a bien une dimension oraculaire. Et d’aussi loin qu’elle nous vienne, des siècles passés et des plus grands désastres, sa voix porte toujours.
Marie Calmettes, Zone Critique, 22 avril 2020