« Frappez et l'on vous ouvrira », dit-on. Frappez longtemps et l'on vous entrouvrira peut-être, consignerait plutôt Cautrat. Mais lorsqu'on est démarcheur, l'ouverture de l'huis sollicitée n'est qu'un préalable : en celle du gousset réside l'essentiel, la porte ouverte à une mégère ponction de liquidités dans l'épaisseur du porte-monnaie. De marches en pas de porte, cette saga aujourd'hui rééditée présente une suite de portraits en pied, étrangement drôles. Tout l'art du démarcheur consiste à transmuer le plomb de l'inopportunité en l'or de la bonne aubaine.
Un livre drôle mais également un bréviaire roboratif et un guide tonique des méchants petits boulots à prescrire préventivement à tous ceux qui souhaiteraient affronter la débine (qui nous guette tous en ces périodes de chômage galopant) avec la bravoure humoristique et l'admirable indépendance d'esprit d'un Pierre Cautrat. À méditer.
Gérard Pussey, Elle, 6 mai 1996.
Pierre Cautrat dresse une galerie de portraits truculente sous des airs de ne pas y toucher. Ses descriptions sur les gens de la rue, les marchands, les entrepreneurs, ses portraits acidulés et imagés qu’il souligne d’une plume impitoyable sont drôles à souhait. (...) Pierre Cautrat laisse ce témoignage littéraire admirablement bien écrit. Une langue élégante, juste, concise et déliée, superbement humoristique. Il faut une vraie grandeur d’âme pour parvenir à
écrire légèrement sur un thème si douloureusement vital. Il faut surtout être écrivain.
Pascale Arguedas, Calou, l'ivre de lecture.